Apprendre à jouer du piano sans leçon classique : l’apport de l’instruction par équivalence

Et si l’on pouvait apprendre à jouer des chansons au piano sans passer par les méthodes traditionnelles de solfège ? Cette étude explore comment une procédure comportementale appelée instruction basée sur les relations d’équivalence (Equivalence-Based Instruction / EBI) permet à des enfants, avec ou sans trouble du spectre de l’autisme, d’apprendre à jouer des notes et de simples mélodies au piano. En s’appuyant sur des tests de discrimination auditive et visuelle, les auteurs montrent que des enfants peuvent généraliser leurs apprentissages pour jouer des chansons sans entraînement direct sur ces séquences.

Identifier avec précision les fonctions du comportement : que valent les analyses synthétisées, standardisées ou informées par entretien ?

L’étude compare trois approches d’évaluation fonctionnelle des comportements-problèmes : l’analyse fonctionnelle standard (Functional Analysis / FA), l’analyse synthétisée standardisée (Standardized Synthesized Contingency Analysis / SSCA) et l’analyse synthétisée informée par entretien (Interview-Informed Synthesized Contingency Analysis / IISCA). Elle interroge l’utilité réelle des entretiens ouverts et des observations cliniques, en examinant leur impact sur la précision des analyses. Résultat : les procédures informées par entretien ne produisent pas de résultats significativement plus pertinents que les versions standardisées, et la méthode de référence reste l’analyse fonctionnelle.

Des stratégies efficaces contre les stéréotypies dans les contextes naturels : un espoir pour les éducateurs

Cette étude met en lumière une intervention prometteuse pour réduire les stéréotypies dans les contextes d’apprentissage naturel. En combinant renforcement différentiel du comportement approprié et redirections spécifiques au contexte, les auteurs ont observé des diminutions notables des stéréotypies chez des adolescents présentant un trouble du spectre de l’autisme. L’approche développée offre une alternative plus socialement acceptable que les procédures punitives traditionnelles, et montre comment des adaptations fines, contextualisées et individualisées peuvent transformer les pratiques éducatives.

Quand le choix d’un lancer au baseball obéit à une loi comportementale : le Generalized Matching Law appliqué aux contextes sportifs

Le comportement humain peut-il être décrit par des lois quantitatives, même dans des environnements complexes et naturels comme le sport professionnel ? C’est le pari de cette étude qui applique la Generalized Matching Law (loi généralisée de l’appariement) aux décisions de lancer chez des joueurs de baseball professionnels. En analysant les choix tactiques de douze lanceurs selon leur niveau de réussite, leur environnement de jeu et le contexte stratégique, les auteurs montrent que les paramètres du modèle décrivent fidèlement les comportements, bien au-delà des conditions expérimentales classiques.

Comparaison des durées des sessions d’une analyse fonctionnelle: Moins c’est aussi bien.

De nombreux professionnels hésitent encore à mettre en place une analyse fonctionnelle expérimentale avant d’intervenir sur un comportement problème, par crainte de manquer de temps. Cette étude compare deux versions de l’analyse fonctionnelle — l’une en sessions de 5 minutes, l’autre en sessions de 10 minutes — afin d’évaluer si la version abrégée permet de tirer les mêmes conclusions. Menée auprès de cinq enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), elle démontre que la version courte permet d’identifier la même fonction du comportement et de concevoir une intervention efficace, avec un gain de temps considérable.

Quand améliorer la propreté urinaire entraîne des effets secondaires positifs : les autres comportements changent aussi

Les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme rencontrent souvent des difficultés d’acquisition de la propreté. Or, les programmes ciblent quasi exclusivement la continence urinaire, en négligeant des aspects essentiels comme les selles, les demandes spontanées ou les comportements problèmes. Cette étude rétrospective menée sur dix enfants démontre que, dans de nombreux cas, ces variables dites secondaires s’améliorent aussi, sans intervention directe. Un changement qui pourrait alléger la charge des professionnels et des familles, à condition d’en comprendre les limites et les implications.

L’éthique en deux dimensions : ce que les professionnels font n’est pas toujours ce qu’ils croient juste

Les décisions éthiques ne sont pas toujours fondées sur une logique cohérente : on peut affirmer qu’un comportement est juste sans s’accorder sur la raison de sa justesse. Cet article propose une rupture méthodologique forte pour les analystes du comportement : distinguer les comportements éthiques descriptifs (ce qu’on fait) des comportements normatifs (pourquoi on le fait). Deux expériences empiriques démontrent que ces dimensions sont fonctionnellement distinctes, et doivent donc être mesurées séparément pour améliorer la formation, la supervision et les pratiques organisationnelles.

Quand la discussion fait toute la différence : quels composants rendent l’interteaching vraiment efficace ?

L’interteaching, méthode d’apprentissage active développée au sein de l’analyse du comportement, repose sur plusieurs composantes : lecture, guide de préparation, discussion en binôme ou petit groupe, et exposé de clarification. Cette étude expérimentale en laboratoire a comparé quatre combinaisons de ces composantes pour identifier celles qui contribuent réellement à l’amélioration des résultats académiques. Les résultats révèlent que la discussion en groupe est le levier déterminant, bien plus que la simple lecture ou l’usage d’un guide préparatoire.

Quand enseigner la politesse ne suffit pas : comment créer des compétences d’amitié généralisables chez les jeunes enfants

Peut-on enseigner des habiletés d’amitié dès la maternelle à des enfants avec ou sans trouble du spectre de l’autisme (TSA), et s’assurer qu’ils les utilisent ensuite spontanément avec leurs pairs ? C’est tout l’enjeu de cette étude, qui analyse en profondeur l’efficacité et la transférabilité d’un enseignement individualisé de cinq compétences sociales fondamentales (remerciement, compliment, offre de jouet, empathie avec la joie et la détresse). Les résultats montrent qu’un enseignement structuré et intensif avec un adulte permet l’acquisition, mais que la généralisation à un pair requiert des ajustements supplémentaires. L’article éclaire les leviers et limites pour enseigner des habiletés sociales écologiquement valides à des jeunes enfants.

Quand corriger la posture améliore les performances : une étude comportementale sur le tir au panier dans une équipe universitaire

Et si améliorer ses performances sportives ne nécessitait ni musculation ni entraînement intensif, mais simplement une correction méthodique de sa posture ? Cette étude comportementale démontre qu’un entraînement basé sur l’enseignement des bons gestes, couplé à du feedback descriptif, peut considérablement améliorer les performances de lancer franc chez des joueuses de basketball universitaire. Une intervention brève, ciblée et individualisée suffit à faire progresser les athlètes, avec des effets mesurables dès les premières sessions.

Quand la précision méthodologique améliore l’analyse fonctionnelle expérimentale

Cette étude propose un protocole actualisé pour conduire des analyses fonctionnelles expérimentales, en intégrant les avancées méthodologiques des 20 dernières années. Elle démontre que des décisions progressives, allant d’une simple exposition à des conditions de non-interaction jusqu’à des plans expérimentaux complexes, permettent d’identifier de manière fiable la fonction des comportements problèmes chez 20 enfants et adolescents ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Le modèle présenté s’appuie sur des ajustements rigoureux afin d’améliorer la rapidité, la fiabilité et la reproductibilité des résultats, même en cas de comportements initialement non différenciés.

Quand les interactions sociales sont un renforcement… ou une punition

Peut-on considérer les interactions sociales comme des renforçateurs pour les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme ? Cette étude propose une méthode innovante, plus rapide et plus simple, pour répondre à cette question essentielle. Les résultats montrent que ces interactions ne sont pas universellement renforçantes : pour certains enfants, elles sont même évitées. Un outil utile pour guider l’intervention éducative et affiner les programmes individualisés.

Quand les compétences sociales s’apprennent comme les mathématiques : un programme structurant pour enfants avec TSA ou TND

Peut-on enseigner les compétences sociales à des enfants avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou un trouble du neurodéveloppement (TND) comme on enseigne la lecture ou le calcul ? Cette étude répond par l’affirmative, en adaptant un programme conçu pour les enfants développant typiquement. Elle montre comment une méthode rigoureuse d’enseignement en trois niveaux permet à neuf enfants présentant divers diagnostics de déficience du développement d’acquérir, en quelques semaines, douze compétences sociales clés prédictives de la réussite scolaire

Quand les enfants choisissent leur attention préférée : quels types d’interactions sociales renforcent vraiment les comportements en maternelle ?


Dans les environnements de la petite enfance, l’attention adulte est omniprésente. Mais tous les types d’attention — félicitations, échanges verbaux, contacts physiques — sont-ils perçus de la même manière par les enfants ? Cette étude pionnière, menée auprès de 31 enfants d’âge préscolaire sans diagnostic, explore de manière systématique leurs préférences entre différents types d’attention sociale, ainsi que l’efficacité renforçatrice de chacune. Grâce à trois expériences rigoureuses (préférence, renforcement, puis renforcement sous effort croissant), les auteurs identifient quelles formes d’interaction ont le plus de chances de maintenir les comportements ciblés dans une logique éducative ou développementale.

Renforcer sans punir : quelle efficacité pour le DRA et le DRO sur les stéréotypies automatiques ?

Comment réduire efficacement des stéréotypies maintenues par renforcement automatique, sans recourir au blocage ou à l’interruption physique ? Cette étude compare deux approches comportementales courantes – le renforcement différentiel d’un comportement alternatif (Differential Reinforcement of Alternative behavior / DRA) et le renforcement différentiel de l’absence du comportement (Differential Reinforcement of Other behavior / DRO). Les résultats montrent que le DRA est plus efficace que le DRO sur trois dimensions clés : réduction des stéréotypies, augmentation de l’engagement dans les tâches et productivité.

Quand les chats griffent pour dire “laisse-moi tranquille” : analyser et traiter les agressions pendant les caresses

Chaque année, des milliers de chats sont abandonnés ou euthanasiés à cause de comportements jugés agressifs envers les humains. Et si ces comportements n’étaient pas de l’hostilité, mais simplement des tentatives d’échapper à une interaction non désirée ? C’est le point de départ de cette étude, qui applique la méthodologie de l’analyse fonctionnelle du comportement pour comprendre — et surtout modifier — les agressions de trois chats envers les humains lors des séances de caresses. Les résultats sont frappants : une intervention comportementale simple, sans punition ni médicament, permet non seulement de réduire l’agression, mais aussi de favoriser l’adoption de ces animaux.

Quand les fruits deviennent aussi puissants que les bonbons : une étude sur le pouvoir renforçant des aliments sains chez des enfants avec ou sans autisme

Les enfants avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) sont souvent sélectifs dans leur alimentation et consomment peu de fruits et légumes. Cette étude explore une question simple, mais essentielle : les fruits et légumes peuvent-ils être aussi efficaces comme renforçateurs que les aliments sucrés ou salés ? En comparant la préférence et l’efficacité renforçante de ces deux types d’aliments chez treize enfants, les auteurs montrent que dans plusieurs cas, les fruits ou légumes peuvent soutenir une quantité de réponses équivalente, voire supérieure, à celle obtenue avec des aliments moins sains. Un résultat qui pourrait transformer les pratiques en analyse du comportement.

Réduire les comportements excessifs sans les éliminer : une application efficace du renforcement différentiel à faible taux dans les centres pour adultes

Les adultes avec un handicap intellectuel peuvent présenter des comportements qui nuisent à leur autonomie professionnelle. Cette étude explore l’effet d’un programme de renforcement différentiel à faible taux (Differential Reinforcement of Low Rates / DRL) pour diminuer la fréquence des questions posées de manière excessive sans les supprimer complètement, dans un centre d’activités de jour. Deux adultes ont participé à cette intervention comportementale mise en œuvre par les professionnels du centre. Les résultats montrent une diminution significative du nombre de questions, tout en maintenant l’engagement dans les tâches. Une piste prometteuse pour conjuguer productivité, inclusion et respect de la dignité.

Quand les sciences du comportement entrent sur le terrain : retour sur trente ans d’interventions comportementales dans le sport

L’analyse appliquée du comportement a progressivement investi le champ du sport, jusqu’à proposer aujourd’hui des protocoles rigoureux, validés, pour améliorer la performance des athlètes, du niveau amateur au haut niveau. Cette revue de littérature synthétique explore trente années de recherches menées auprès d’enfants, d’adolescents et de sportifs professionnels. Qu’il s’agisse de football, de gymnastique ou de basketball, les mêmes principes fondamentaux permettent d’améliorer les gestes techniques, la résistance à la pression, ou la stratégie de jeu.

Comprendre les blagues à double sens : quand l’analyse du comportement s’attaque à l’humour

L’humour est une compétence sociale complexe, mais essentielle dès l’enfance. Cette étude novatrice montre qu’il est possible d’enseigner la compréhension des blagues à double sens à de jeunes enfants grâce à une méthode issue de l’analyse du comportement. À travers un entraînement structuré fondé sur des exemplaires multiples, les auteurs ont démontré que même des enfants de 5 ans peuvent apprendre à repérer et à apprécier l’ambiguïté humoristique. Une avancée prometteuse pour la recherche sur le langage, l’inclusion et les interventions comportementales.

Quand un entraînement par ordinateur et en groupe améliore vraiment les conversations chez les adultes autistes

Peut-on améliorer les habiletés de conversation chez les adultes avec un trouble du spectre de l’autisme grâce à un programme court et pratique, combinant entraînement informatique personnalisé et discussions avec des pairs ? C’est le défi relevé par cette étude menée auprès de cinq adultes âgés de 17 à 33 ans. L’intervention, d’une durée de quatre semaines, a permis des améliorations notables sur 12 des 13 habiletés sociales ciblées, avec un bon maintien dans le temps et une validation par des pairs extérieurs. Une approche prometteuse et réaliste pour les services médico-sociaux accompagnant les adultes autistes.